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Au lion d'or

Au lion d'or
  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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Au lion d'or
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26 novembre 2008

Venez jeter un coup d'œil à mon livre, cliquez

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17 juin 2007

The end

Et voila, c'est fini!!!!!!
Il y a eu, jusqu'à présent, pas mal mal de visites sur ce blog et cela me fait plaisir, cependant, j'aurai aimé avoir quelques commentaires (même négatifs...)...
Enfin, tant pis!!!!!

Amitié

HUGO

17 juin 2007

La DS noire

La DS noire

 

 Ma mère avait une amie d’enfance avec qui elle était toujours restée en contact. Dès son arrivé en métropole (« après l’exode ») elle avait pris contact avec mes parents. Elle avait fait le grand voyage accompagné de son mari, bien sûr, et de sa mère. Les deux amies s’étaient d’abord écrit puis téléphonés. Puis, un jour ils vinrent nous visiter. Le mari de l’ami de ma mère dit qu’il avait garé sa voiture sur le trottoir devant l’immeuble et, se rendant compte que ce n’était pas exactement une brillante idée, il demanda qu’on lui indique un autre endroit. Mon père lui indiqua qu’il pouvait la laisser dans l’impasse après le pont de chemin de fer. Je me proposais alors, avec insistance, de lui montrer l’endroit. Après avoir obtenue l’accord de mon père, j’allais donc avec lui. Arrivé sur le trottoir, je découvrais l’engin : une superbe DS de couleur noire ! L’auto m’impressionnait beaucoup et semblait énorme à mes yeux d’enfant. Certes, j’en avais déjà vu mais celle-ci appartenait à l’ami de mes parents : c’était un peu comme si elle m’appartenait… Et puis j’allais m’installer dans l’auto et cela me remplissait de joie. De plus, j’avais une mission de guide qui me conférait une certaine importance. Je prenais mon rôle très au sérieux et déclarais qu’il n’était pas utile de quitter le trottoir pour rouler sur la route comme les autres autos, car il suffisait de passer sous le pont et tourner ensuite à droite. J’ajoutais que mon père avait fait cette manœuvre de maintes fois et qu’il n’avait jamais eu de problème. Mes réflexions de gamin amusaient beaucoup l’ami de mes parents. Il déclara que c’était d’accord, et que de toute façon c’était moi le capitaine de la manœuvre. Le démarrage fut un peu brusque et l’auto se cabra : cela m’avait surpris et impressionné. J’appris plus tard que cela était surtout dut aux suspensions particulièrement molles de l’engin. Elle n’était en rien comparable avec l’Aronde de mon père : ce fut, pour le gamin que j’étais, une vraie aventure. Nous roulions lentement sous le pont quand, soudain, un piéton surgit de derrière une pile. L’ami de mes parents dut freiner brusquement. La surprise passée, j’avais crue malin de déclarer un « c’est mieux de ne pas le toucher, cela aurait risqué d’abîmer la belle peinture de l’auto », qui n’eu pas l’effet escompté sur le propriétaire de la DS. Avec le recul, je comprends sa réaction, mais à l’époque j’en fus surpris. Nous reprîmes notre chemin et la voiture fut finalement garée dans le petit chemin en terre battue, qui jouxtait le talus de la voie de chemin de fer. Ma mission était accomplit et j’en tirais une certaine fierté. Cela m’avait fait oublié l’effet qu’avait provoqué ma mauvaise blague…

 Plus tard, nous irions les visiter à Creil, où il venait de s’installer. A cette époque, ils habitaient un quartier fait de plusieurs résidences récentes aux bâtiments de quatre ou cinq étages. Certaines bâtisses étaient construites de pierres meulières et avaient, pour l’époque, un certain cachet. De larges espaces verts avaient été aménagés et le quartier s’étendait jusqu’en lisière d’un bois et de champs de maïs. L’endroit avait l’air d’être agréable. Le seul inconvénient de cette ville, c’est qu’elle est située à soixante kilomètres de la capitale. Mes parents, à l’époque, travaillaient tous deux à Paris, cependant, quelques mois après, ils décidèrent d’aménager là. Le nouvel appartement était moderne, spacieux et avait toutes les commodités. Mon école était à proximité et elle était neuve elle aussi.

 Une nouvelle vie commençait et nous avions échappé des griffes du « lion d’or »…

 

Lyon

Novembre 2006

17 juin 2007

L’Espagne

       L’Aronde allait nous permettre d’échapper au quotidien et, pour la première fois depuis notre arrivé en métropole, partir en vacance. Un collègue de travail de mon père lui avait proposé qu’ils se rencontrent pendant l’été. Cet homme était d’origine espagnole et passait tout ces congés à Santander, pas très loin de la frontière espagnole sur la côte atlantique. Il possédait là-bas une maison. Mes parents avaient décidés que nous ferions du camping et que nous passerions une quinzaine de jours à Santander. Le fameux collègue de mon père lui avait dit qu’il saurait trouver où nous irions camper. Ma grand-mère avait un prénom espagnol malgré qu’elle n’ait jamais mis les pieds dans ce pays : c’était ses parents qui étaient né là-bas. Elle cultivait une certaine nostalgie de cette contrée qu’elle ne connaissait pas. Le désir de faire plaisir à sa maman avait pesé dans le choix de mon père. Lui, il était né à Arzew, un petit village de pêcheur (à cette époque), où il avait côtoyé beaucoup d’espagnols. En ce temps là, beaucoup d’entre eux venaient pêcher au large des côtes algériennes : elles étaient réputées très poissonneuses. Certains s’y étaient même installés. Mon père avait passé une partie de son enfance à les fréquenter. Il en avait tiré une assez bonne connaissance de la langue ibérique et un certain désir de connaître cette terre d’où venaient ces grands parents. L’occasion était trop belle ! Et puis, il fallait étrenner notre magnifique Aronde avec un voyage mémorable. Les préparatifs avaient été aussi excitants car il fallait s’équiper de pied en cap pour notre escapade. « Le camping cela ne s’improvise pas », avait déclaré mon père. Je l’accompagnerai donc au « vieux campeur », un magasin spécialisé très connu. Il était à Paris et cela avait été l’occasion d’une belle sortie du samedi. J’était émerveillé par ce que je découvrais dans les rayons : une vraie caverne d’Ali Baba ! Sans nul doute, pour moi mon père passait pour un spécialiste du camping : j’en ressentais une grande fierté. Et puis, tout ce matériel acheté avait à mes yeux de gamin la valeur de présents de Noël. La tente, les piquets, cordes et autres sacs de couchage avait remplis une bonne part du coffre de la rutilante Aronde. Il devenait évident que celui-ci ne suffirait pas pour transporter nos bagages et une galerie de toit allait bientôt compléter notre équipement. A la dernière minute, ma grand-mère renonçât à nous accompagner car elle était affligée d’un état de fatigue très important. Elle était très déçut, mes parents et moi-même aussi. Cependant, quand je me remémore ce voyage qui tenait en grande partie d’une expédition, il valait sans doute mieux qu’elle ne nous accompagne pas. En fait, les bagages avaient envahis le coffre, remplis la galerie et quelques sacs avaient finis sur la banquette arrière de l’auto ! De plus, le voyage fut des plus long. Les routes nationales que nous empruntions étaient très fréquentées, parfois même embouteillées, et les performances de l’auto n’étaient pas très brillantes. En plus, le soleil était de la fête et la voiture devenait vite un four. Nous avions fait escale chez des cousins du coté d’Angoulême : le voyage avait pris deux jours. Cela avait été aussi une occasion de les rencontrer. Ce voyage avait été une vraie aventure, mais la récompense nous attendait à son terme : nous étions en Espagne. L’installation de la tente toute neuve avait été une joie pour moi. J’admirais la dextérité de mon père à manipuler cette carcasse de tubes, cette poche de tissus suspendu à celle-ci et qui allait devenir la chambre et, enfin, la toile qui allait parfaire l’œuvre. Même le montage des lits de camps avait été une manipulation extraordinaire pour moi. C’était mes premières vraies vacances et tout avait été si nouveau et inattendue ! C’était vraiment de belles vacances. Le lendemain de notre arrivée, mon père avait essayé de contacter son collègue mais l’adresse qu’il avait fournie était trop imprécise, et personne ne semblait connaître l’endroit. Cependant, le jour d’après, une surprise nous attendait à notre réveil : une personne appelait mon père à l’extérieur de la tente. C’était lui ! Il nous invita chez lui pour nous présenter sa famille, et nous étions resté une bonne partie de la journée avec eux. Il nous donna rendez-vous pour le lendemain soir : nous irions dîner dans un endroit très particulier. Le soir venu, il nous conduisit sur le port en nous précisant que nous allions manger au « sardinero ». A notre sortie de voiture, nous avions découvert que l’air était rempli de senteurs appétissantes. Plus loin, nous allions découvrir de longs grils fumants installés à même les quais devant les restaurants. De longues tables accompagnées de bancs étaient disposées autour. Il y avait déjà beaucoup de monde qui dînait là. De la musique traditionnelle et les rires des convives complétaient l’atmosphère de fête. Une fois installé, l’ami de mon père expliqua que l’on pouvait choisir les sardines que l’on voulait manger et qu’elles seraient cuisinées sur le grill, devant nous, et que nous aurions une salade composée pour les accompagner. La salade était surtout faite de tomates et elle était à volonté. Un énorme saladier avait été aussitôt posé sur la table. C’était délicieux et le festin se termina tard dans la nuit. L’ami de mon père, accompagné des siens, viendraient nous voir plusieurs fois durant notre séjour. La plage, les longues promenades sur le front de mer, le camping, tout cela avait été une merveilleuse découverte pour moi. C’était vraiment de magnifiques vacances pour le gamin que j’étais.

 A mon retour à l’école, j’avais tant de choses à raconter à mes petits camarades ! Tout à ma joie, j’allais oublier la déception de ma grand-mère, elle qui avait tant souhaitée voir la terre de ses origines. Quelques années plus tard, elle allait nous quitter sans avoir put réaliser son rêve.

 Bien sûr, il y aurait d’autres vacances et d’autres voyages mais jamais elles n’auraient le même goût que celles-ci.

17 juin 2007

La Ford de 1927

        La première voiture que mon père fit acquisition était de marque Ford. En ce temps là, je n’étais qu’un bébé donc les événements que je vais conter sont issus de recoupements à partir de ce que m’ont raconté mes parents. La Ford n’était pas toute jeune. Elle avait était fabriqué la même année que celle où mon père est né : 1927 ! Lors de son achat, le véhicule avait donc plus de 25 ans… Sa couleur était en parfait accord avec le dictat de Henry Ford, le fondateur de la célèbre marque. Il avait dit quelque chose comme : « mes clients peuvent choisir n’importe quelle couleur pour leur voiture à condition que cela soit noir » ! Donc, la fameuse Ford de 1927 était noire et sa peinture brillait de tous ses feux sous le soleil de l’Algérie. La voiture, faute de moyen, n’avait jamais été assurée. Les ballades en ville devenaient un jeu de piste où il fallait éviter les situations embarrassantes : les manœuvres hasardeuses ou les fautes de conduite devant un agent de la force publique. Les contrôles intempestifs des papiers du véhicule étaient devenus la hantise de mon père, mais le soleil d’Afrique fait pardonné bien des choses et il n’eu jamais de problème. Même lorsqu’une fois, en panne de frein, il réussissait à garer la voiture en la laissant aller de son propre élan, moteur coupé, se ranger sur le bord du trottoir le plus proche. Le frottement des pneus contre celui-ci avait amené la touche finale… Tout ceci c’était passé sous les yeux d’un policier, qui ne trouva rien à redire sur la manière un peu cavalière d’arrêté une voiture. Une autre fois qu’il emmenait des membres de la famille à la plage, une des portes de derrière s’était déverrouillé. Quand la porte s’ouvrit, un des gamins, qui s’entassaient sur la banquette arrière, tomba ! Après un magnifique roulé-boulé, des plus involontaire, sur le bas coté, il se relevait sans une égratignure. Par chance, l’accotement de la route était constitué de terre meuble et d’herbe sauvage. C’était son jour de chance et un immense éclat de rire concluait l’aventure. Lors d’une balade, une fumée commença soudain à s’échapper du compartiment moteur. La voiture fut arrêtée immédiatement et garé au bord du premier trottoir venu. Le capot une fois ouvert, mon père s’aperçut que de petites flammes dansaient sur le bloc moteur. Un chiffon fut vite trouver pour étouffer les flammèches et le début d’incendie fut immédiatement maîtrisé et vaincu de main de maître. Une fois le sourire revenu sur le visage de mes parents, ils s’aperçurent que la Ford était garé devant une caserne de pompier ! Ce devait être l’heure de la sieste pour nos fiers combattants du feu !!!

 La Ford ce n’était pas l’Aronde, mais elle avait un charme certain !

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17 juin 2007

La mauvaise Aronde

        Un jour, mon cousin vint passer une semaine de vacances chez nous, pendant les congés scolaires. Il était un peu plus âgé que moi et il était plutôt turbulent. Un ami de la famille était parti dans le sud rendre visite à mon oncle et ma tante et il en revint accompagné du gamin. Comme convenu, il l’avait amené chez nous. La semaine n’avait pas été de tout repos pour mes parents et on ne peut pas dire qu’il ait eu la meilleure influence sur moi-même. Enfin, sa visite avait été de courte durée… Le dimanche suivant, nous devions l’emmener à Paris pour que la même personne puisse le prendre en charge et le ramener chez lui. Les trains étant rares ce jour là, mon père proposa de lui fixer un rendez-vous dans la capitale, à l’heure et au lieu qui lui convenait. Ce serait en fin d’après midi, au jardin des plantes, devant l’entrée principale. Dieu seul sait pourquoi le jardin des plantes avait été choisi. Devant le refus de ma mère de les accompagner, il avait dit qu’il me prendrait avec lui. La perspective de faire un tour avec mon père, et en plus dans l’Aronde de couleur noire, avait remplie mon cœur de joie. J’étais particulièrement fier de prendre place dans la Simca car mon père m’avait expliqué que ce n’était pas l’Aronde de tout le monde : c’était une « Aronde 1300 Montlhéry » ! Cette version était censée être équipée d’un moteur spécial un peu plus puissant que le normal : le moteur 1300 Flash ! En fait, ce nom avait été donné à ce model car une de ces voitures avait établie un recours sur l’ancien circuit de vitesse de Montlhéry. La voiture avait roulé jour et nuit et avait parcouru cent mille kilomètres sans problème, à une moyenne de plus de cent à l’heure. Les seuls arrêts avaient été pour ravitailler le véhicule en essence et pour changer régulièrement de pilote. J’avais appris tout ça en lisant des magazines de bandes dessinés qu’un ami à mon père lui avait donné pour moi. Ces magazines s’appelaient « Pilote » et comportaient toujours quelques articles des plus intéressants à mes yeux d’enfant. Je mettais un point d’honneur à prouver à mes petits camarades que je savais tout au sujet des « Arondes 1300 Montlhéry » et, bien sûr, je finissais mon speech par un « mon papa en a une, une vraie… ». La voiture était particulièrement rutilante ce jour là et elle brillait de tous ses chromes. Le trajet avait été une fête pour moi, même si je devais m’asseoir derrière car c’est mon cousin qui paradait devant, assis à coté de mon père. Une fois la voiture garée, l’endroit du rendez-vous trouvé et le « colis » livré, mon père avait dit qu’il fallait se presser de partir et que, avec un peu de chance, il pourrait me montrer quelque chose d’étonnant. Nous retournâmes à l’auto et mon père entrepris d’ouvrir sa portière, mais la clé rentrait avec difficulté et n’opérait pas le déclenchement de la serrure. La situation était des plus embarrassante. Je lui suggérait qu’une des portes était peut être resté avec sa serrure non fermée. En effet, la porte de derrière et du même coté s’ouvrit sans problème, et permit d’accéder à l’intérieur du véhicule et ouvrir la porte récalcitrante. Une fois installé, mon père entrepris de démarrer la voiture, mais la clé de contact refusait de tourner dans son logement. Déjà des hypothèses fusaient : un larron avait essayé de voler la voiture et n’avait réussi que de casser les différentes serrures, ou bien… Mon père était là de ces réflexions amères, quand je m’aperçus que deux voitures devant celle-ci il y avait une autre Aronde de couleur noire. Nous nous étions trompé de voiture ! L’incident nous fit beaucoup rire. Au retour, nous nous étions arrêté à une porte de Paris. Mon père m’avait dit que comme j’aimais les voitures, nous allions en voir et que celles-ci je ne les oublierais pas. Après le démantèlement des bases militaires américaines et le départ des soldats, il restait beaucoup de voitures américaines et leurs ventes avaient été organisées par de petits malins, aux portes de la capitale. La visite m’avait plu. Les monstres d’acier et de chrome m’avaient beaucoup impressionnés ! Quelle délicieuse après-midi se fut !

 En partant, mon père dit en rigolant que : « au moins une comme celle-là, on ne peut pas la confondre avec la notre ». Je pourrais ajouter maintenant que comme pour les trains, une Aronde peut en en cacher une autre…

17 juin 2007

Le clou rouillé

        Un jour que je m’amusais avec un petit camarade dans la cours derrière l’immeuble, une mésaventure arriva. Mon copain était gentil mais il aimait beaucoup m’agacer et était toujours prompte à me lancer des défis. Avec lui, j’étais passé par un trou du grillage qui clôturait la cour pour escalader la pente pleine d’orties qui menait aux voies ferrées. Il m’avait dit : « t’es pas cap (capable) d’aller voir les locomotives de près ». Heureusement, les orties et la forte pente avaient limités notre dangereuse escapade à quelques mètres après le grillage ! Cela avait suffit pour subir quelques morsures de ces maudits végétaux sur nos jambes. A l’époque, les enfants portaient souvent des culottes courtes, qui livraient leurs jambes nues aux écorchures et petits bobos de toutes sortes. Une autre fois, le défit avait été d’aller voir les trésors que contenait la baraque en planche du fond de la cour. L’édifice était vétuste, et nous avions découvert qu’une paroi possédait une planche vermoulue. Elle ne demandait qu’à se déclouer pour nous livrer le passage. Enfin, nous allions pénétrer dans « la grotte d’Ali Baba ». En fait, l’endroit poussiéreux ne contenait que des vieilleries et moult toiles d’araignée. Notre trésor était constitué d’une baguette en roseau, d’un vieux parapluie cassé et d’une grosse bouteille ventrue pouvant contenir plusieurs litres de liquide. Notre principal butin était la poussière qui nous recouvrait et les quelques écorchures, stigmates de notre aventure : l’explication de ma mise et de mes blessures avait été dur à fournir à ma mère ! Un autre jour, il me provoqua dans une compétition de claques. Au début, les tapes n’étaient pas fortes et les réactions de l’autre pour les éviter, nous faisaient rires à gorges déployées. Mon camarade ne voulait pas s’arrêter là, et il m’asséna une gifle qui fit rougir ma joue et me fit vraiment mal. Je le menaçais de lui envoyer mon poing dans la figure s’il faisait mine de continuer. Mon ultimatum fut accueillit par un « t’es pas cap… » qui déclencha ma riposte. Sa lèvre saignait et il repartit chez lui en pleurant. Le lendemain, il revint à la charge comme s’il ne s’était rien passé, et nous jouâmes de nouveaux ensembles. A quelques temps de là, un autre jeu se termina mal. Cette fois là, nous étions gagner par l’ennuie et aucune de mes suggestions de jeu ne trouvaient grâce à ces yeux. Il était nerveux et je sentais qu’il préparait un mauvais coup. Il s’était saisit de la baguette de roseau et entrepris de me poursuivre pour essayer de me frapper dans les jambes. Les morsures de la badine se faisaient cinglantes et provoquaient des marques rouges sur ma peau. Plus je criais pour l’arrêter et courrais, plus cela le faisait s’esclaffer et l’encourageait à continuer. Sous un appentis, il y avait un tas de vielles planche de bois et je m’en saisissait d’une. Je lui dis que s’il continuait, j’allais riposter avec ma planche. Le « t’es pas cap » habituel allait déclenché le coup sur ses jambes offertes à mon courroux. Malheureusement, la planche possédait un unique clou et il était rouillé. La pointe avait transpercé les chaires et le sang se mis à couler. Une fois ma mère prévenue, le gamin en pleur fut conduit chez le pharmacien, qui lui donna les soins nécessaires. La mère du chenapan avait été prévenue et pénétrait comme une furie dans l’échoppe. Ma mère la calma d’un « vous avez vu les marques sur les jambes de mon fils », qui lui fit passé l’envie d’être agressive. Nos deux mères, après une conversation courte et animée, décidèrent qu’il était préférable que les deux chenapans ne resteraient plus ensemble seul. J’avais été puni et, pour quelques jours, je n’étais plus autorisé à aller jouer dans la cour.

 Le sermon que m’avait infligé mon père et la peur des conséquences de mon acte m’avaient fait prendre conscience de me méfier des défis stupides.

17 juin 2007

La couverture

        La boulangerie se situait sur le même trottoir à deux ou trois commerces de l’immeuble. J’aimais beaucoup quand ma mère me demandait d’y aller pour acheter le pain. Quelques fois, elle me donnait un peu de monnaie pour m’acheter des sucreries. Bien sûr, j’aimais ces petites récompenses, mais ce que j’appréciais par-dessus tout c’est les senteurs de cette boutique. L’odeur du pain fraîchement sorti du four se mêlait à celui des viennoiseries et des pâtisseries : c’était un univers emplit de douceurs qui me faisaient saliver. De plus, ces courses à la boulangerie représentaient de bonnes opportunités pour sortir. J’aimais beaucoup flâner, regarder aux devantures des boutiques et observer les gens. Je me faisais souvent réprimander car j’avais mis beaucoup trop de temps pour aller chercher le pain. Je prétendais qu’il y avait eu beaucoup de monde à la boulangerie, et que la chaîne s’étendait jusqu’à l’extérieur de la boutique. Ma mère faisait semblant de me croire. D’ailleurs, ce n’était qu’un demi mensonge car, quelque fois, il avait foule dans cette boutique. Ce jour là, au moment où je sortais de l’échoppe avec mon pain à la main, mon attention fut accaparée par un étrange remue-ménage sur le trottoir d’en face : quelques personnes s’étaient attroupées et regardaient en l’air. Certains parlaient fort et d’autres observaient. Une voie, alors, couvrit toutes les autres. Elle criait : « ne faites pas ça, ne faites pas ça… ». A ce moment là, je vis qu’il y avait une femme en peignoir qui était à sa fenêtre, au dernier étage de l’immeuble. Elle était assise sur la rambarde et son corps penchait dangereusement dehors. Il y eu un cri accompagné de la chute dans le vide de ce corps. Les gens s’étaient écartés puis, vivement regroupés pour cacher le corps. Un voisin avait très vite apporté une couverture pour recouvrir la malheureuse. Il l’avait mis sur le corps et, sur l’injonction du libraire d’à coté, la troupe avait un peu desserrée son étau. On pouvait maintenant apercevoir une forme étendue à même le trottoir. La couverture était trop courte pour dissimuler le corps disloqué, et après quelques essais, on préféra recouvrir complètement le haut du corps, seul dépassait un peu de ses cheveux auréolés de rouge, et ses pieds. Un pied était nu et l’autre était toujours chaussé d’une mule. Des spasmes nerveux les avaient fait tressauter deux ou trois fois. Tout ceci s’était passé devant mes yeux incrédules ! Je choisissais de vite courir chez moi pour conter à ma mère l’aventure. Ce n’est qu’une fois arrivé dans l’immeuble que je réalisais ce qui s’était vraiment passé. J’étais assez choqué et cela a pris un bon moment pour que je raconte tout à mes parents.

 C’était le premier mort que je n’est jamais vu et, c’est à cause de cette couverture trop courte que j’avais assisté à ce détail grotesque : les pieds de la morte bougeait encore. Cette image allait me perturber longtemps.

17 juin 2007

L’accident

        Le soir, j’étais toujours fort impatient de voir mon père, et donc je guettais son arrivé par la fenêtre. La gare se situant de l’autre coté de la rue, il était aisé de voir les gens en sortir. Quelques fois, dès que je l’apercevais, je me précipitais dans les escaliers pour l’attendre sur le pas de la porte de l’immeuble. Dans ces occasions, je me faisais toujours un peu gronder car je n’étais pas autorisé à sortir. Les remontrances étaient de courte durée et sans réel sérieux. Il est vrai que l’avenue qui est située devant l’immeuble est fréquentée car elle est l’artère principale de la ville. Le trafique s’intensifiant avec le temps, bien des années plus tard elle fut mis à sens unique. Mes parents m’interdisaient formellement de traverser la dangereuse avenue. Pourtant, quand il fallut pour moi aller seul à l’école, je la traverserai deux fois par jour. Bienheureusement, il y avait un feu de signalisation devant l’immeuble et ma mère me faisait traverser le matin. A mon retour de l’école, je prenais toujours garde de traverser quand le feu était rouge : j’étais un petit garçon espiègle mais je suivait au mieux les règles imposées par mes parents. Ce fameux soir, j’étais à mon poste d’observation et dès que j’aperçus mon père, je fus pris d’une immense joie et je me précipitais dehors. Les marches de l’escalier furent descendus quatre à quatre, et une fois sur le trottoir, je vis que mon père entrait de nouveau dans la gare : peut être voulait-il acheter son journal au kiosque, ou bien une autre de ces bandes dessinées qui me faisait tant plaisir. Tout à mon excitation, j’avais jeté un regard rapide à l’avenue : elle semblait être déserte. Dans un élan, j’entrepris de la traverser en courant alors que, d’habitude, je ne le faisais jamais. La sanction fut immédiate : une voiture me percuta. Le véhicule ne roulait pas très vite, mais le choc fut tout de même violent. Je fus projeté à une dizaine de mètres. L’accident aurait pu avoir des conséquences dramatiques, mais voila, c’était mon jour de chance. L’atterrissage avait été rude, mais mon corps avait roulé sur les pavés : j’étais sonné mais je n’avais rien de cassé ! Mon père, qui venait de ressortir de la gare, s’était précipité vers le lien où j’étais. Le chauffard y était déjà. Le hasard fait que ce dernier était docteur et donc, il pris immédiatement soin de moi. Il me demandait où j’avais mal et, dans une demi torpeur, je répondis que j’avais mal à la tête et que j’avais sommeil. Sa décision fut rapidement prise, il dit à mon père qu’il allait nous conduire au cabinet d’un de ses confrères. Là bas, il pourrait m’examiner et me faire passer des radios. La mauvaise blague s’était conclut par une petite heure de demi conscience, quelques ecchymoses et une grosse frayeur. Les maux de tête ne furent plus qu’un mauvais souvenir après une bonne nuit de sommeil. Je restais quelques jours à la maison, puis retournait à l’école. Le protagoniste de l’accident vint prendre de mes nouvelles deux ou trois fois puis, rassurées, il disparu comme dans un mauvais rêve.

Personne n’avait pensé à m’amener à l’hôpital et la mésaventure aurait pu très mal se terminer ! Quoiqu’il en soit, tout revint dans l’ordre et la leçon devait porter ses fruits : dorénavant, je ferais attention en traversant…

Quand j’y repense, je me dis qu’un jeune enfant se comporte quelque fois en chat : il retombe sur ses pattes et a plus d’une vie !

9 juin 2007

La « René Gillet » de mon père

        Les dimanches après midi, quand le temps le permettait, nous faisions de grandes ballades qui se terminaient immanquablement au jardin public. C’était un grand parc arboré, où il faisait bon flâner. Nos escapades dominicales étaient limitées en distance par le fait que nous nous ne possédions pas de moyen de transport, excepté le fameux vélo de ma mère. Un jour, mon père nous avait dit qu’il nous préparait une surprise pour le samedi suivant. Au jour dit, il sortie le matin et nous disant qu’il devait voir un collègue, qu’il serait de retour dans une heure ou deux et que « l’on verrait ce que l’on verrait ». L’expression de mon père m’avait amusé et aiguisé ma curiosité : j’attendrait son retour avec impatience. Il fut de retour pour l’heure du déjeuner. Il arborait un grand sourire et il nous convia à le suivre dans la cour derrière l’immeuble. Dans le couloir qui menait à la cour, il y avait une moto. Mon père nous avait dit un « c’est à nous maintenant » qui m’avait beaucoup impressionné. Elle était peinte dans un vert assez clair, entièrement, même les roues, et elle m’apparaissait énorme avec son large phare, son réservoir imposant et ses deux selles recouvert de plastique brun et munies de gros ressorts. « C’est une René Gillet 250 » avait claironné mon père. Je compris bien plus tard que « René Gillet » était la marque et « 250 » le nombre de centimètre cube du moteur. Le lendemain à l’école, j’épaterai mes petits camarades en leur affirmant fièrement que mon papa possédait une « René Gillet 250 ». Pour l’heure, mon père disait qu’il était temps d’aller déjeuner mais qu’après nous irions faire un tour avec la « René Gillet ». L’après midi, il installa ma mère sur la selle de derrière et me fit asseoir devant lui, sur le réservoir. L’engin avait été prestement démarré d’un coup de kick. Le moteur s’était aussitôt mis à pétarader et nous partîmes,  sans attendre, vers de nouvelles aventures ! Nous étions allé jusqu’à l’autre bout de la ville, puis sur les bords de la Marne. C’était un bel après midi ensoleillé et la balade m’avait enchantée. Nous fîmes souvent de telles ballades et à chaque fois mon cœur se remplissait de joie. Quand un autre gamin venait me rendre visite, je lui montrai immanquablement la « René Gillet ». J’en profitais pour me hisser sur l’engin au risque de le faire tomber, et je faisait semblant de conduire, tout en imitant le bruit du moteur avec ma bouche. C’est lors d’une de nos escapades dominicales que par hasard nous étions passé devant le grand garage à l’entrée de la ville. Mon père arrêta la moto pour jeter un coup d’oeil aux voitures d’occasion qui étaient garé à l’extérieur. Mon regard avait bientôt été attiré par une auto qui trônait sur un podium incliné qui la mettait en position de presque s’envoler dans les airs. C’était une « Simca Aronde » de couleur noir. Mon père avait dit qu’elle était belle mais probablement pas dans nos moyens. Quelques semaines plus tard, il l’avait acheté !

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