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Au lion d'or
Au lion d'or
  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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Au lion d'or
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27 mai 2007

Conflit

        J’aimais beaucoup ma grand-mère, cependant j’étai souvent en conflit avec elle. Le problème qui envenimait nos relations était tout bête : en ce temps là, ma mère ne pouvait plus s’occuper de moi le jeudi, le jour où je n’avait pas école, et c’est ma grand-mère qui devait me garder. En fait, ma mère avait quitté l’emploi qu’elle avait près de la maison, pour un autre plus intéressant. Elle travaillait dès lors pour une compagnie d’assurance à Paris. C’était sans doute un bien meilleur choix. Je passai le jeudi matin au catéchisme, mais les après-midi j’étais sans occupation. Mes parents avaient bien essayés de m’inscrire au patronage, cela aurait régler le problème du jeudi après-midi, mais il y avait incompatibilité entre moi et l’hypocrisie du prêtre qui était sensé occuper la troupe de jeunes enfants dont je faisait partie. Il y avait eu quelques incidents dût à la méchanceté et la bêtise de quelques uns, et le prêtre avait réglé ces conflits avec une fausse gentillesse qui cachait une certaine agressivité : nous devions le déranger, sans doute, dans la lecture des saintes écritures. J’y était donc aller deux fois, je crois, avant de dire à mes parents que je refusait d’y retourner. Ma grand-mère s’était alors proposée de me garder le jeudi après-midi. Je me faisais une joie de rester avec elle, mais cela n’allait pas durer longtemps. En plein dans l’impétuosité et l’inconscience de l’enfance, je ne réagissait pas toujours très bien à ses remarques, qui devenaient rapidement des ordres assez menaçants, puis des plaintes à mes parents. En fait, la tâche avait été certainement trop lourde pour une personne de l’âge de ma grand-mère. De plus, toute sa vie durant, elle avait eu l’habitude d’être servie : les tâches de la vie courante avaient été toujours pris en charge par d’autres. Même mon père avait eu, quand il était enfant, une nourrice pour s’occuper de lui. Je me sentais mal en sa présence, enfin, seulement le jeudi après-midi. Je disais à mes parents qu’elle me traitait comme un « vieux chiffon de parterre » (une serpillère) et qu’elle était méchante avec moi.

 Je mesure maintenant combien j’étais injuste avec elle, combien je l’aimais et combien elle m’aimait. Enfin, c’est cela l’inconsciente cruauté de l’enfance.

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