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Au lion d'or
Au lion d'or
  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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Au lion d'or
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27 mai 2007

C’est plus pratique d’être assise là…

Un jour, ma mère appris que les « deux folles » du rez-de-chaussée allaient bientôt déménager, et donc libérer leur appartement. Certains disaient qu’elles devaient aller dans une maison de retraite, d’autres que c’est dans un hôpital psychiatrique qu’elles iraient… Il est vrai qu’elles avaient eu plusieurs fois des crises de démences, et que plusieurs fois elles firent des séjours dans un établissement spécialisé. Ma mère parla de cette opportunité à mon père, et ils décidèrent d’essayer d’obtenir ce logement. Celui-ci était constitué d’un petit couloir, avec d’un coté des toilettes (les seules toilettes à usage privatif de tout l’immeuble), puis une petite salle de bain équipée d’une baignoire sabot, et de l’autre coté d’une petite cuisine. En plus, il y avait des fenêtres qui donnaient sur les deux cotés de l’immeuble. Il n’y avait pas de voisin à cet étage : l’appartement voisin seulement accessible par le magasin servait de dépôt à celui-ci. Le couloir menait à une large pièce à vivre et à une chambre. Ce logement était vraiment le seul de l’immeuble qui offrait autant de confort ! Notre vie s’en trouverait améliorée si nous habitions là. Mon père alla donc leur demander. Leur réponse avait été des plus froides, et elles s’étaient montrées antipathiques suivant leur habitude. Une d’entre elles avait dit qu’elles n’étaient pas prêtes de partir, et que le jour où cela arriverait nous pourrions toujours attendre pour habiter là. Puis la porte fut refermée brutalement. Mon père décida de contacter la personne qui lui avait trouvé la première chambre louée dans l’immeuble. L’homme avait une petite agence immobilière, et c’est lui qui était en charge de trouver de nouveaux locataires. Il avait dit à mon père qu’il ne se fasse pas de soucie à ce sujet, car les demoiselles étant criblées de dettes qu’elles ne pouvaient plus payer depuis longtemps, que c’était une banque qui avait racheté l’immeuble, et qu’elles n’avaient plus rien à dire sur le choix des nouveaux locataires. Il ajouta qu’il allait leur parler et que mes parents pourraient visiter l’endroit dans les jours qui viennent. Le jour convenue, mes parents les trouvèrent dans de bien meilleurs dispositions : elles étaient presque aimables avec eux. L’une d’entre elles leur fit visiter l’endroit en détail. Elle insistât tout spécialement au sujet des toilettes, et plus précisément au sujet de l’abattant des toilettes qui était en bois : c’était solide et on pouvait s’asseoir sans problème dessus. Elle répéta plusieurs fois : « C’est très pratique d’être assise là, oui, c’est plus pratique d’être assise là… ». Puis, elle décida de leur révéler son secret, celui qui se cachait derrière ses « c’est plus pratique d’être assise là ». Elle expliqua, en mimant l’action, que, quand elle voulait écosser des petits pois ou bien enlever les fils des haricots verts ou encore trier des lentilles, elle laissait la porte des toilettes ouverte, mettait un coussin sur le fameux abattant, installait un tabouret devant les toilettes et un récipient avec les légumes dessus celui-ci, un autre récipient parterre pour les déchets, et assise sur le « trône » elle effectuait sa tache. C’était vraiment très pratique d’être assise là…

L’appartement était plutôt sale, malodorant et encombré d’un tas de vieilleries juste bonnes pour la poubelle, mais une fois vidé et nettoyer, il allait s’avérer assez confortable.

Après un peu plus de deux ans, nous pouvions enfin vivre normalement.

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