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Au lion d'or
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  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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9 juin 2007

Jeanne Rose, son œuvre et dans ses œuvres…

Jeanne Rose avait déjà écrit des recueils de poésies qui avaient été publié, et elle avait acquit une petite notoriété dans le microcosme littéraire. Elle vivait entièrement dans son monde et négligeait les réalités de la vie. Elle était comme droguée par son art. Elle s’exprimait de belle façon avec des mots choisis, ignorant que le commun des mortels n’avait cure de ses manières. Probablement, peu de gens l’écoutaient vraiment. Ma mère faisait de gros effort pour être sur sa longueur d’onde, ce qui l’avait mise en position d’auditrice privilégiée : sa chaleur naturelle et sa patience avait brisées le mur d’une certaine incompréhension. Elles étaient devenues de vraies amies. La place qu’occupait ma mère dans la vie de Jeanne Rose avait fait d’elle sa confidente. Jeanne Rose débarquait à la maison à toutes heures du jour, pour entretenir ma mère de ses inspirations et de ses peurs. Ma mère n’avait qu’à écouter et l’encourager. Pendant ce temps là, elle devait cesser toute activité : si elle effectuait une tache ménagère, elle devait la reprendre plus tard, si c’était l’heure de déjeuner, elle devait finir de manger après son départ… Pour nous, mon père et moi, ses visites intempestives nous avaient fait sourire au début, et c’était bien pour ma mère qu’elle eu une si grande amie, mais après quelques temps, son insistance à arriver à n’importe quelle heure commençait à nous perturber. Mon père avait dit à ma mère de demander à son amie d’essayer de respecter un peu notre intimité, et que si elle voulait partager notre repas, elle était la bienvenue, mais qu’au moins nous puissions dîner en paix. Elle écrivait un nouveau recueil et, quand elle était fâchée avec la muse, elle devenait dépressive. Parler avec ma mère devait sans doute calmer ses angoisses et l’aider dans son oeuvre. Un jour, je devrai dire une nuit, Jeanne Rose, prise d’une inspiration soudaine, avait fini l’écriture de son livre en une fois et décida de le lire à ma mère. Il devait être deux ou trois heures du matin ! … Son recueil fut salué par un jury spécialisé et elle obtint une récompense : la Rose d’Or de …, je ne me souvient plus de l’intitulé complet.

On peut dire que la Jeanne Rose avait obtenue la Rose d’Or ! Quoi de plus naturel !

Jeanne Rose avait gentiment associée ma mère à son succès, et elle affirmait, à qui voulait l’écouter, qu’elle n’aurait pas put finir son œuvre sans l’aide de sa grande amie (ma mère) et que c’était grâce à elle si elle avait obtenu cette magnifique récompense. Même si le propos était exagéré, d’un certain coté c’était vrai.

Après peut être deux ans, Jeanne Rose et sa famille déménagèrent pour aller vivre dans le sud. Les amies avaient correspondu pendant un certain temps, puis le contact fut brisé.

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