Les présents de mon père
Depuis notre
arrivée au « Lion d’Or », il ne se passait pas une semaine sans
que mon père m’apporte un petit présent. Il prenait le train chaque jour pour
Paris pour aller travailler et, à son retour le soir, il achetait dans la gare
des magasines de bandes dessinées. C’était des publications de petit format,
qui était imprimées en noir et blanc sur du méchant papier jaunâtre. La
fréquence de ces achats était aléatoire et cela pouvait tomber n’importe quel
jour de la semaine. Quelques fois, il confectionnait de petits objets à son
travail et qu’il m’offrait ensuite. Je me rappelle plus particulièrement d’un
culbuto. C’était une demi boule fait de plomb surmonté d’un cône de bois,
lui-même muni d’une boule de bois à son sommet. Le tout avait été peint de
couleurs vives et figurait un bonhomme aux joues et au nez rouges. Les
fantasques déhanchements de celui-ci firent mon bonheur mainte fois.
Le retour de mon père après sa journée de travail était
toujours une fête.