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Au lion d'or
Au lion d'or
  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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6 mai 2007

La cantine

Comme l’école était assez loin de notre logis, il était devenu difficile à ma mère de venir me chercher à l’école pour le déjeuner, donc mes parents décidèrent de me laisser à la cantine le midi. Celle-ci occupait l’entresol du corps de bâtiment principal de l’école. On y accédait par quelques marches au bout de l’édifice. On arrivait directement dans une grande salle au sol de béton brut, aux murs et au plafond recouvert d’une peinture blanche défraîchie et par endroit écaillée. L’éclairage était essentiellement fourni par des rangées de néons pendant du plafond au bout de fils électriques : la lumière du jour qui traversait les soupiraux de faible hauteur et au vitres sales aurait été des plus insuffisante pour illuminer l’endroit, même en cas de grand soleil. Il y avait trois ou quatre rangées de longues tables aux piétements métalliques et aux plateaux recouverts de « formica » de couleur verdâtre entourés d’un profilé d’aluminium. De longs bancs de bois complétaient le mobilier. Le personnel enseignant était aussi mal loti que nous. Leur table était séparée des nôtres : ils étaient installée contre le mur qui séparait le réfectoire des cuisines. Nos déjeuners commençaient immanquablement par une soupe au goût de poulet ou de bœuf agrémentée alternativement de pommes de terre bouillies ou de petites pâtes vermicelle. Quelques fois, ces dernières étaient remplacées par de petites pâtes « alphabet », qui nous amusaient beaucoup. Puis, venait le plat de résistance : du poulet, du bœuf en sauce. Pour accompagner ces plats des plus variés, on nous servait principalement des pommes de terre bouillies ou des pattes. Et pour dessert, nous avions du fromage blanc, de la crème caramel ou des biscuits secs. Tous les changements à l’ordinaire étaient accueillit avec joie. Les menus n’étaient pas très variés, pourtant, pour certains c’était meilleur que ce qu’on leur donnait lors des repas familiaux. Pour eux, le déjeuner de la cantine était leur repas principal. Pour boire, il n’y avait bien sûr que de l’eau du robinet, mais un écolier sur deux venait avec une petite gourde. Elles contenaient pour la plupart de l’eau additionnée de sirop de mente ou de grenadine. D’autres de ces gourdes contenait un liquide rosé qui sentait fort. Je ne comprenais pas ce que cela pouvait être, et je demandais à un camarade de me faire goûter au breuvage qu’il semblait apprécier tant. La boisson eu un effet vomitif immédiat sur moi. L’étrange boisson était de l’eau additionnée d’un peu de vin rouge de la plus horrible espèce, si mauvais que même la forte proportion d’eau du breuvage ne pouvait masquer le goût particulier de la piquette.

La quatrième années, une cantine beaucoup plus moderne fut construite de l’autre coté de la cour. Les menus devinrent plus variés et équilibrés, et le cadre beaucoup plus agréable.

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