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Au lion d'or
Au lion d'or
  • C'est un roman autobiographique dont l'action se situe dans mes jeunes années. C'est, avant tout, une suite de petites histoires qui peuvent être lues séparement. Vous êtes bienvenue sur mon blog: "Au lion d'or"!
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12 mai 2007

« Au lion d’or » mais pas le chat de la mère Michelle

      Un jour à la maison, nous entendîmes des insultent puis des cris perçants venant de chez la mère Michelle. Ces cris étranges ressemblaient à ceux d’un enfant. Ma mère, qui était seule à la maison avec moi, fut pris de panique et se précipita chez la voisine : elle devait craindre que quelque drame était en train de se dérouler. Le fait est que les disputes de ce couple étaient fréquentes et que cela se terminait souvent en pugilat. Oui, quelquefois, les coups pleuvaient derrière la porte d’à coté, mais cela n’avait jamais eu de conséquences notables sur ces deux carcasses robustes et avinées. Cette fois, les cris avaient été d’une intensité et d’une brièveté des plus inquiétantes. La mère Michelle nous avait ouvert sa porte et avait déclarer que c’était de la faute de son satané chat. Et oui, comme dans la chanson populaire, la mère Michelle avait un chat. C’était un affreux greffier de gouttière de couleur gris sale qui passait son temps sur les toits environnants, et ne revenait chez la mère Michelle que pour boire son lait et manger les morceaux de mou qu’elle lui donnait. Elle expliqua que quand Minou était en chasse (je ne compris ce terme que beaucoup plus tard), il devenait très agressif, griffait avec sauvagerie, qu’il hurlait sur les toits voisins toute la nuit et qu’il devenait difficile de dormir dans ces conditions. Il avait griffé sérieusement son bras, mais elle savait comment agir dans ces cas là. Elle nous montra la bassine remplie d’eau glacée qu’elle utilisait, et elle nous mima les gestes à faire : elle le saisissait prestement par la peau du coup puis elle trempai prestement l’arrière train de l’animal dans l’eau. Il fallait le maintenir deux ou trois minutes dans cette position. Elle insista plusieurs fois qu’il ne fallait pas tenir compte de ces cris ni de son attitude menaçante, et l’eau devait vraiment être glacée. Elle conclut par ses mots : « avec ce salopard de Minou, pour le calmer, il faut ce qu’il faut ».

A chaque fois, l’animal blessé dans son amour propre, s’enfuyait prestement par la fenêtre que la mère Michelle laissait ouverte. Quoiqu’il en soit, il valait mieux qu’il s’enfuie qu’il se venge en détruisant les rideaux punaisés sur les « modules de rangement » de la mère Michelle. Après chaque séance de bain forcé, il disparaissait et ne revenait qu’après une semaine de vagabondage.

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